Collège de Delémont
Vie de l'école
Vie de l'école

Avant de s'arracher les cheveux... !

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En ces temps de crise, notre rythme de vie et nos habitudes sont chamboulés, nos rôles de parents, d’employés et de citoyens se sont entremêlés dans un fouillis dont l’issue reste encore incertaine, il est bon de trouver un tant soit peu de sérénité, pour mieux affronter l’organisation des jours qui viennent.

Comme vous l’avez constaté, les parents se voient endosser à présent plusieurs casquettes, et ce n’est une chose aisée pour personne. Il faut trouver des stratagèmes pour permettre à chacun de trouver son rythme, sa place, ses habitudes.

Pour ce faire, et avant d’en arriver à des problèmes capillaires en tout genre comme le mentionne l’intitulé, il serait judicieux de suivre les quelques conseils énumérés ci-dessous :

  1. Garder son sang froid : il n’y a pas d’urgence, faisons les choses les unes après les autres, jour après jour. Ceci va certes à l’encontre de nos rythmes effrénés auxquels nous sommes habitués, et nous pouvons parfois nous sentir angoissé par cette situation « indéfinie ». Gardons à l’esprit que cela prendra du temps et restons indulgents vis-à-vis de nous-mêmes et de nos enfants.
  2. Trouver son rythme, le rythme de la famille : chaque famille vit une situation actuelle qui lui est propre. Parfois les parents travaillent encore, certains sont en télétravail, d’autres se demandent s’ils en auront encore un après cette crise, et tout notre rythme quotidien bien rôdé jusqu’ici est bouleversé. A cela s’ajoute maintenant le travail scolaire de nos enfants, avec toutes les angoisses et conflits que cela pourrait générer. De ce fait, que vous soyez ou non à la maison, il est important de retrouver des habitudes, une certaine routine, celle-là même qui nous ennuie parfois, mais qui nous sécurise à la fois. Pour cela, il est conseillé de vous créer un nouveau rythme, de nouvelles habitudes, en mettant en place une sorte de planning avec vos enfants, selon les besoins et priorités de chacun. Par exemple, organisez vos journées de semaines avec certains rituels : au lever, un peu de musique /danse/ chant/ gymnastique avec vos enfants, puis un moment de travail pour chacun (si vous êtes en télétravail et que vous pouvez vous le permettre, travailler aux côtés de vos enfants leur montrera comment s’organiser ; pensez à ne pas vous fixer des tâches trop contraignantes, laissant la possibilité à vos enfants de vous questionner). Puis un moment récréatif/libre pour vos enfants, pendant que vous vous attelez à vos autres tâches. Le rythme est propre à chacun des membres de la famille et il faut certes respecter les individualités, mais il est aussi du rôle des parents de créer des moments communs, que ce soit pour travailler, ou pour se laisser aller.
  3. (Re-)Distribuer les rôles de chacun à la maison : comme mentionné, les rôles sont eux aussi touchés par cette situation extraordinaire, et il est bon de redéfinir qui fait quoi, et qui est responsable de quoi, la maison étant devenu le lieu où tout se mélange. Ce serait aussi l’occasion d’occuper vos enfants à des tâches jusque là exécutées par l’un ou l’autre des parents. Votre enfant n’a encore jamais fait de lessive, c’est l’occasion de lui montrer.
  4. Tout se fait dans la collaboration : pour l’heure, il n’est pas question d’un changement de pouvoir politique et la dictature n’est pas d’actualité, alors gardons notre esprit de collégialité et évitons les conflits ! Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais primordial. Il n’est pas nécessaire d’être sur le dos de vos enfants ni d’exiger qu’il fasse « 3 heures de travail scolaire par jour, parce que la maîtresse l’a dit », mais regardez et discutez avec votre enfant de ses besoins, son rythme, sa manière de faire les choses à l’école. Vous n’êtes pas enseignants et personne ne vous demande de le devenir ; vous êtes parents et vous le restez, même lorsqu’il y a du travail scolaire à faire. Votre rôle ici reste quasi inchangé : comme pour les devoirs, donnez un coup de main si votre enfant vous le demande, vérifiez avec lui ses travaux une fois terminés ainsi que les retours des enseignants ; mettez-vous en contacte des enseignants concernés en cas de souci ou d’incompréhension. 3 heures de travail scolaire par jour reste une estimation, il n’y a pas lieu de minuter le temps que votre enfant y a passé.
  5. Un ado reste un ado : ne rêvons pas, même dans une situation de crise comme nous la vivons actuellement et dont nous comprenons relativement bien les enjeux, un adolescent reste toujours cet enfant qui grandit un peu trop vite à notre goût et qui n’hésite pas à nous le faire remarquer ! Donc comme j’aime souvent le dire, il existe des alinéas dans le « contrat de l’adolescence » qu’on ne peut éviter et pour lesquels on a signé, soit :
  • Le besoin de tester les limites et l’autorité ;
  • L’envie d’autonomie et de liberté ;
  • Les parents sont les 1ers garants du cadre, et donc les 1ers touchés par cette phase du développement.

Il n’existe pas de formule magique et c’est souvent un exercice d’équilibrisme pour gérer ces moments conflictuels. Si je peux m’aventurer dans quelques conseils, voici des clés à garder en tête, soit :

  • l’art de la négociation : discuter, négocier, soyez malins ! Rien ne sert d’imposer, il faut chercher à discuter et écouter. Rappeler le cadre et les éventuelles conséquences, tout en laissant le choix à votre enfant de décider, même s’il choisit la moins bonne des solutions, quitte à ce qu’il assume les conséquences. C’est de cette manière que votre enfant fera l’apprentissage de l’autonomie.
  • Garder un cadre et des règles claires : préciser les règles primordiales à votre sens, celles qui sont non-négociables (par exemple : on doit faire ses devoirs, c’est non-négociable). Elles doivent être claires, et dans un nombre réduit. Pour les autres règles, restez flexibles et usez de négociation, de discussion et mettez-vous d’accord avec vos enfants (par exemple, la manière et le timing pour la travail scolaire peuvent être adaptés, selon accord entre chacun, ainsi que les conséquences si ce n’est pas tenu). L’important étant qu’une fois que les choses sont posées, les engagements soient tenus. Apprenez-lui que l’autonomie s’accompagne de responsabilités (autodiscipline), sans les marteler sans cesse.
  • Savoir lâcher prise : parfois, les choses ne sont pas simples et il vaut mieux lâcher prise sur une règle que l’on pourrait qualifier de secondaire, plutôt que d’entrer dans le conflit. Il ne faut pas céder sur l’essentiel, mais il faut savoir lâcher du lest et laisser une part de liberté dans un cadre clair.
  • Ne soyez pas dupes, tout de même : il est important de garder votre position d’adulte, en assumant vos propres responsabilités et en restant authentique. Oui, votre adolescent tentera toutes sortes de stratagèmes et il cherchera la confrontation à toute occasion. Si vous essayer de contraindre, faire obéir en instaurant un rapport de force, vous risquez d’envenimer le conflit. Critiquer ou dévaloriser votre enfant n’apportera rien de bon. L’important reste donc le lien de confiance, la communication, tout en restant bien dans vos bottes d’adulte. Tentez d’instaurer une relation horizontale et guider votre enfant, plutôt que de vouloir le « diriger », vous mettra dans une posture plus sereine face à votre enfant.

Finalement, il est important de garder à l’esprit qu’à ce jour, il n’existe pas de manuel du « parfait gestionnaire de l’adolescence » et que chaque parent apprend son rôle éducatif en même temps que son propre enfant grandit. Indulgence, honnêteté vis-à-vis de nous mêmes et de nos enfants, ouverture et empathie resteront les clés d’une relation non-conflictuelle (ou disons déjà d’une relation un peu moins conflictuelle !). En cas de souci, n’oubliez pas que des professionnels sont à votre disposition et n’hésitez pas à prendre contact en cas de besoin. Parfois, une simple discussion et un regard neutre peuvent aider à apaiser les tensions, c’est pourquoi, je reste à votre disposition.

En espérant que ces quelques conseils puissent vous être utiles !

Maja Sidler
Intervenante socio-éducative

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